RIEN NE S'OPPOSE A LA NUIT

RIEN NE S’OPPOSE  A LA NUIT               

Auteur Delphine de Vigan

Edition JCLattès

4^ème de couverture

Ma famille incarne ce que la joie a de plus bruyant, de plus spectaculaire, l’écho inlassable des morts, et le retentissement du désastre.

Aujourd’hui je sais aussi qu’elle illustre, comme tant d’autres familles, le pouvoir de destruction du verbe, et celui du silence.

Après No et Moi et Les Heures souterraines, Delphine de Vigan nous offre une plongée bouleversante au cœur de la mémoire familiale, où les souvenirs les plus lumineux côtoient les secrets les plus enfouis. Ce sont toutes les vies, nos failles et nos blessures qu’elle déroule ici avec force.

Mon avis

J’ai beaucoup aimé No et Moi  pour le regard porté sur ces deux filles et les mots choisis pour dire la détresse, la douleur.

Dans ce nouveau roman, le degré supérieur est franchi. Chaque phrase, chaque mot, chaque nouvelle épreuve serrent le cœur.

Le roman est constitué de trois parties :

1. L’enfance et l’adolescence de Lucile à partir des témoignages de la famille et principalement de sa fratrie.
2. Lucile, après la naissance de Delphine et de la dépression à la folie.
3. L’envie de s’en sortir et la lutte de Lucile jusqu’à l’épuisement.

La première partie n’est pas toute rose mais il y a une grande place pour le bonheur, les jours heureux, l’espièglerie. Cette famille nombreuse est hors norme. L’éducation inculquée aux enfants est très particulière. Mis en avant puis désavoués, critiqués par leur père, les enfants sont blessés. Les jalons sont posés  et les événements qui vont faire basculer Lucile sont racontés. La disparition accidentelle ou pas des enfants. Comment peut-on cumuler tant de suicides dans une même famille ?....

Lucile devenue maman avec tant d’amour à donner et tant de douleur  enfouie va marquer à jamais ses filles en instaurant malgré elle  un climat de peur et d’insécurité. Les liens familiaux unissant les frères et sœurs, la place des grands-parents, l’image du grand-père avec tout ce qu’elle a de dérangeant  sont décrits avec pudeur.

La lutte de Lucile est un cri d’amour. Cette folle énergie pour garder la tête hors de l’eau inspire le respect.

Le fait d’écrire ce roman s’est imposé à Delphine de Vigan. C’est un très bel hommage à Lucile, sa maman. Cette recherche, cette envie de comprendre ne sont pas des curiosités malsaines. Cela peut être vécu comme un poids que l’on partage. C’est un roman fabuleux, d’une force extraordinaire qui trouble le lecteur en éveillant ses propres doutes et questions. Une lecture dont on se sort pas indemne.

Merci à Françoise qui m’a offert ce livre. Elle savait quej’aimerais. J’ai adoré, j’ai sangloté sur Delphine, sur sa famille et peut être aussi un peu sur moi-même.

Comments

[fd]

J'ai très envie de le lire,
à bientôt
fd