NE METTEZ PAS VOTRE ENFANT A L'ECOLE, IL EST TROP PETIT!
NE METTEZ PAS VOTRE ENFANT A L'ÉCOLE, IL EST TROP PETIT !
Auteur: Béatrice GUERVILLE
Édition: First éditions
4ème de couverture
Parents, vous qui croyez bien faire en inscrivant votre enfant à l'école dès deux ans, lisez ce livre de toute urgence ! "
L'école à 2 ans ", cela sonne comme une promesse. Et pourtant, forte de ses vingt ans d'expérience dans des classes de tout-petits, Béatrice Guerville, institutrice, fait un constat sans appel : l'école à deux ans, aujourd'hui ça ne marche pas !
Les horaires imposés, les rythmes inadaptés, les classes trop nombreuses (25 à 30 enfants encadrés par deux adultes tout au plus ! ), le " forcing " à la propreté, les " pipis " à heures fixes, les siestes trop courtes, les attentes interminables, les agressions dans la cour de récréation... L'école est régie par des règles édictées par des adultes, que des tout-petits ne peuvent comprendre, faute de maturité suffisante.
Et tout ça au nom de quoi ? L'apprentissage ? Le langage ? L'éveil ? La vie en société ?
En nous faisant découvrir l'univers de l'école des tout-petits , Béatrice Guerville nous démontre que tous ces objectifs, ô combien respectables, ne peuvent être atteints dans les conditions d'accueil actuelles. Elle conclut même à une augmentation des difficultés d'apprentissage et à des conséquences parfois dommageables sur le comportement de certains enfants.
Un document passionnant truffé d'anecdotes et de détails précis, un témoignage lucide et engagé sur les risques de la scolarisation précoce.
Mon avis
En visite à la bibliothèque, j'ai aperçu ce livre sur un présentoir et en tant qu'enseignante de petite et toute petite section, retraitée depuis peu, j'ai eu envie de découvrir ce document.
Je suis souvent d'accord sur le fond. Une classe de 30 enfants, les obligations imposées par le fonctionnement même d'une école ne peuvent pas permettre de répondre aux besoins de chaque enfant de cet âge. De là à dire que l'école est néfaste, je ne suis pas d'accord. Le constat que l'on peut faire sur la scolarisation des deux ans ne peut en aucun cas être collectif. Chaque enfant est une personne avec son histoire et son développement personnel. Il est vrai que pour certains petits cette scolarisation précoce peut être difficile à vivre, mais ce n'est pas une généralité.
Pour bien accueillir les tout-petits, il faut en avoir envie et réfléchir à l'organisation de l'espace pour favoriser la possibilité de s'isoler. C'est vrai que la classe ressemble à une ruche. Les petits sont en général actifs. Repérer les enfants en souffrance, chercher avec les familles des solutions pour alléger le temps de classe pour les enfants qui ont des difficultés d'adaptation me parait bien normal, décourager les familles lors de l'inscription à l'école me gêne d'avantage. Au long de ces pages, j'ai parfois eu la sensation que deux discours contradictoires concernant les familles se chevauchaient. Tantôt on leur reproche de mettre leurs enfants trop tôt et trop longtemps à l'école, et ainsi se décharger de leur responsabilité éducative, tantôt on les introduit dans l'école et on se félicite de l'effet produit. Il est vrai que le rôle des parents est irremplaçable, Scolariser l'enfant, le fait qu'il soit confronté à d'autres adultes et à des règles différentes de la maison ne va pas mettre en péril son éducation, mais au contraire cela lui permettra de développer une certaine capacité d'analyse et il ,pourra associer des règles à un endroit spécifique. A la maison, les parents peuvent autoriser quelque chose de défendu à l'école, car la prise de risque est plus facilement gérable dans le cadre familial que dans le grand groupe. De même chez les grands-parents les exigences ne sont pas identiques. Tout cela est une question de bon sens. Ce qui compte c'est que dans un lieu donné, avec un adulte référent donné, les règles restent immuables
Le discours par rapport à la hiérarchie m'a aussi gêné. 30 minutes pour habiller des petits , c'est trop. Cela prouve que l'on ne donne pas les moyens aux enfants de devenir autonomes et que le tuteurât entre les classes n'est pas mis en place
J'ai adoré enseigner en toute petite section. Je n'ai jamais ressenti de frustration et ce document m'a laisser un peu triste. Certes les conditions ne sont pas toujours idéales, mais une intégration réussie suppose que les familles soient sereines par rapport à leur choix ou à l'obligation qu'ils ont d'inscrire leur enfant à l'école, et ainsi un climat de confiance s'établira entre les parents et l'école .
Évidemment, les classes passerelles sont un bon compromis, malheureusement elles n'ont pas été généralisées.
J'espère vraiment que les enseignantes qui liront Béatrice Guerville ne baisseront pas les bras.