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feuilles de choux
19 juillet 2010

NE METTEZ PAS VOTRE ENFANT A L'ECOLE, IL EST TROP PETIT!

9782876918887NE METTEZ PAS VOTRE ENFANT A L'ÉCOLE, IL EST TROP PETIT !

Auteur: Béatrice GUERVILLE

Édition: First éditions

4ème de couverture

Parents, vous qui croyez bien faire en inscrivant votre enfant à l'école dès deux ans, lisez ce livre de toute urgence ! "

L'école à 2 ans ", cela sonne comme une promesse. Et pourtant, forte de ses vingt ans d'expérience dans des classes de tout-petits, Béatrice Guerville, institutrice, fait un constat sans appel : l'école à deux ans, aujourd'hui ça ne marche pas !

Les horaires imposés, les rythmes inadaptés, les classes trop nombreuses (25 à 30 enfants encadrés par deux adultes tout au plus ! ), le " forcing " à la propreté, les " pipis " à heures fixes, les siestes trop courtes, les attentes interminables, les agressions dans la cour de récréation... L'école est régie par des règles édictées par des adultes, que des tout-petits ne peuvent comprendre, faute de maturité suffisante.

Et tout ça au nom de quoi ? L'apprentissage ? Le langage ? L'éveil ? La vie en société ?

En nous faisant découvrir l'univers de l'école des tout-petits , Béatrice Guerville nous démontre que tous ces objectifs, ô combien respectables, ne peuvent être atteints dans les conditions d'accueil actuelles. Elle conclut même à une augmentation des difficultés d'apprentissage et à des conséquences parfois dommageables sur le comportement de certains enfants.

Un document passionnant truffé d'anecdotes et de détails précis, un témoignage lucide et engagé sur les risques de la scolarisation précoce.

Mon avis

En visite à la bibliothèque, j'ai aperçu ce livre sur un présentoir et en tant qu'enseignante de petite et toute petite section, retraitée depuis peu, j'ai eu envie de découvrir ce document.

Je suis souvent d'accord sur le fond. Une classe de 30 enfants, les obligations imposées par le fonctionnement même d'une école ne peuvent pas permettre de répondre aux besoins de chaque enfant de cet âge. De là à dire que l'école est néfaste, je ne suis pas d'accord. Le constat que l'on peut faire sur la scolarisation des deux ans ne peut en aucun cas être collectif. Chaque enfant est une personne avec son histoire et son développement personnel. Il est vrai que pour certains petits cette scolarisation précoce peut être difficile à vivre, mais ce n'est pas une généralité.

Pour bien accueillir les tout-petits, il faut en avoir envie et réfléchir à l'organisation de l'espace pour favoriser la possibilité de s'isoler. C'est vrai que la classe ressemble à une ruche. Les petits sont en général actifs. Repérer les enfants en souffrance, chercher avec les familles des solutions pour alléger le temps de classe pour les enfants qui ont des difficultés d'adaptation me parait bien normal, décourager les familles lors de l'inscription à l'école me gêne d'avantage. Au long de ces pages, j'ai parfois eu la sensation que deux discours contradictoires concernant les familles se chevauchaient. Tantôt on leur reproche de mettre leurs enfants trop tôt et trop longtemps à l'école, et ainsi se décharger de leur responsabilité éducative, tantôt on les introduit dans l'école et on se félicite de l'effet produit. Il est vrai que le rôle des parents est irremplaçable, Scolariser l'enfant, le fait qu'il soit confronté à d'autres adultes et à des règles différentes de la maison ne va pas mettre en péril son éducation, mais au contraire cela lui permettra de développer une certaine capacité d'analyse et il ,pourra associer des règles à un endroit spécifique. A la maison, les parents peuvent autoriser quelque chose de défendu à l'école, car la prise de risque est plus facilement gérable dans le cadre familial que dans le grand groupe. De même chez les grands-parents les exigences ne sont pas identiques. Tout cela est une question de bon sens. Ce qui compte c'est que dans un lieu donné, avec un adulte référent donné, les règles restent immuables

Le discours par rapport à la hiérarchie m'a aussi gêné. 30 minutes pour habiller des petits , c'est trop. Cela prouve que l'on ne donne pas les moyens aux enfants de devenir autonomes et que le tuteurât entre les classes n'est pas mis en place

J'ai adoré enseigner en toute petite section. Je n'ai jamais ressenti de frustration et ce document m'a laisser un peu triste. Certes les conditions ne sont pas toujours idéales, mais une intégration réussie suppose que les familles soient sereines par rapport à leur choix ou à l'obligation qu'ils ont d'inscrire leur enfant à l'école, et ainsi un  climat de confiance   s'établira entre les parents et l'école .

Évidemment, les classes passerelles sont un bon compromis, malheureusement elles n'ont pas été généralisées.

J'espère vraiment que les enseignantes qui liront Béatrice Guerville ne baisseront pas les bras.

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Commentaires
B
Bonjour,<br /> <br /> Quelle bonne idée que ce blog! <br /> Pouvoir parler de ses lectures avec d'autres, quoi de mieux qu'internet? J'espère que vous aurez de plus en plus de visites et de commentaires!<br /> <br /> Je suis l'auteur de ce livre, et je suis vraiment ravie d'avoir, enfin!(après 6 ans!) un commentaire sérieux sur ce que j'ai écrit de la part d'une collègue!<br /> En l'envoyant à des éditeurs, , je le craignais mais l'espérais aussi! Car, ce que je ne comprenais pas, c'est que moi, je sentais des aberrations dans cette scolarisation précoce.<br /> Et par ailleurs, le discours qu'on entretenait dans notre profession n'était qu'élogieux! C'était bien de prendre les enfants à l'école dès deux ans. Il fallait les soustraire de leur famille qui n'était pas capable d'éduquer. Nous, nous étions professionnels! Point. Personne ne revenait dessus.<br /> Moi, je voyais bien que beaucoup d'enfants n'y trouvaient pas leur compte, et je me devais de tenir un autre discours, vis à vis des parents, et leur redonner confiance en eux. Et comme m'ont dit des mamans qui ont lu mon livre: "Grâce à lui, je vais oser affronter toutes celles qui me disent que je dois le mettre à l'école le plus tôt possible! Alors que moi, je n'en avais pas envie."<br /> <br /> Mon petit commentaire est bien insuffisant pour débattre avec vous, mais je suis, en fait, en tout point d'accord avec ce que vous dîtes. Surtout, quand vous dîtes qu'aucun choix ne peut être valable pour tout enfant. C'est ce que j'essayais d'expliquer aux journalistes qui me posaient cent fois cette même question: "selon vous, à quel âge soit-on les mettre à l'école?"!!<br /> <br /> Dans mon livre, j'ai voulu insister sur les mauvais points de l'école à deux ans. J'ai tu les bons, c'est peut-être une erreur, mais pour défendre une cause, et se faire entendre un petit peu à notre niveau, j'ai cru bon de faire ainsi. Mon éditeur n'aurait peut-être pas "accroché" dans le cas contraire...! Et sans doute,à cause de cela, ce que j'aurai à reprocher à mon livre, c'est d'être triste, comme vous le dites aussi! <br /> <br /> Pour ce qui est des 30 mn d'habillage, je vous assure avoir chronométré. J'enseignais en Touraine, à la campagne et l'hiver, avec bonnets, gants et compagnie, à deux,sans enfant absent, c'étaient vraiment les 30 mn! Mais l'idée de faire aider les petits par les plus grands ne nous était pas venue! C'est dommage, et si j'enseignais encore, je la proposerais immédiatement!<br /> <br /> Un grand merci en tout cas d'avoir porter intérêt à mes réflexions et surtout de m'avoir apporté votre avis! Merci à la technologie!
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