Le portrait de Dorian Gray
LE PORTAIT DE DORIAN GRAY
Auteur: Oscar Wilde
Traduit par Vladimir VolkoffVolkoffVolkoffVolkoff
Édition: livre de poche
4ème de couverture
«Au centre de la pièce, fixé à un chevalet droit, se dressait le portrait en pied d'un jeune homme d'une extraordinaire beauté physique, devant lequel, à peu de distance, se tenait assis le peintre lui-même, Basil Hallward, celui dont, il y a quelques années, la disparition soudaine a, sur le moment, tant ému le public et donné lieu à d'étranges conjectures.»
Or Dorian Gray, jeune dandy séducteur et mondain, a fait ce voeu insensé : garder toujours l'éclat de sa beauté, tandis que le visage peint sur la toile assumerait le fardeau de ses passions et de ses péchés. Et de fait, seul vieillit le portrait où se peint l'âme noire de Dorian qui, bien plus tard, dira au peintre : «Chacun de nous porte en soi le ciel et l'enfer.»
Et ce livre lui-même est double : il nous conduit dans un Londres lugubre et louche, noyé dans le brouillard et les vapeurs d'opium, mais nous ouvre également la comédie de salon des beaux quartiers. Lorsqu'il parut, en 1890, il fut considéré comme immoral. Mais sa singularité, bien plutôt, est d'être un roman réaliste, tout ensemble, et un roman d'esthète - fascinants, l'un et l'autre, d'une étrangeté qui touche au fantastique.
Mon avis
C'est un très beau roman. Le vocabulaire et l'écriture sont soutenus. les références culturelles et artistiques sont nombreuses...parfois trop. je pense en particulier au passage décrivant les passions successives de Dorian pour les différents arts et ses différentes collections.
Contrairement à ce que pensent de nombreux lecteurs de ce passage, je le trouve certes un peu long mais pas inutile. Cette recherche esthétique, ce besoin d'accumuler les objets est une façon, pour Dorian de s'oublier et d'oublier ses actes. Il cherche à s'étourdir pour oublier ce qu'il est vraiment et le dégoût qu'il s'inspire.
Est-ce un roman fantastique, ou les métamorphoses que Dorian observe sur le portait sont-elles le fruit de son imagination? La beauté de Dorian, le regard des autres sur lui, le pousse à ne pas vouloir changer physiquement. Son narcissisme est parfaitement décrit. Il est à la fois beau et influençable. Sa quête de plaisir le fera franchir toutes les limites de l'acceptable et de la moralité.
Sa beauté n'a d'égal que sa cruauté. Le regard qu'il porte sur sa vie à différents temps clés ne l'aide pas à changer. Il est comme pourri la philosophie de Lord Henry. Le parallèle entre l'amour que lui porte Basil Hallward qui le voit comme la perfection et la personnalisation de la beauté, et l'intérêt destructeur de Lord Henry qui s'évertue à ternir cette beauté est la confrontation de deux philosophies: la recherche du beau d'un côté et du plaisir de l'autre
Pour pleinement apprécier ce roman, une deuxième lecture est peut être nécessaire.